Chanteur et compositeur, Grégory Turpin, a initié et développé le courant « pop – spirituel » en France dès les années 2000. Pour les Captifs, il a accepté d’animer un temps de prière pour les femmes accueillies à notre antenne de Sainte-Rita (Paris, 9e). Il se confie sur le thème « Convertir nos cœurs ».
Vous avez vécu un cheminement à rebondissements avec Dieu. Votre conversion, de l’extérieur, on se dit qu’elle s’est faite par à-coups … mais vous, de l’intérieur, que dites-vous de l’essentiel à retenir de votre conversion ?
Oui, vu de l’extérieur ma conversion peut paraître à rebondissements. Né dans une famille peu pratiquante, j’ai découvert Dieu à l’adolescence, et ensuite, inspiré par le parcours de Sainte Thérèse, je suis entré au Carmel de Montpellier. Après un an, j’ai dû en partir à cause d’une maladie et je l’ai mal vécu. Je l’ai interprété comme un rejet : « Dieu ne veut pas de moi ». Et malgré la musique, qui occupait ma vie, je suis tombé dans la dépression et dans la drogue. Mais un jour, au plus bas, j’ai eu un déclic et j’ai décidé de revenir à Dieu. Car, même si j’étais en colère, si j’avais perdu l’espérance, je n’avais pas perdu la foi. Et l’essentiel à retenir c’est que la vie, la foi, n’est pas linéaire. Il y a des périodes où l’on peut être bien, et d’autres où l’on se sent perdu. On ne sait plus ce que Dieu attend de nous et cela peut nous entraîner dans une grande dépression. Mais quels que soient nos échecs, quel que soit notre chemin, nous pouvons compter sur l’amour de Dieu pour rebondir. Car il est plus fort, plus grand. Parfois il est palpable, parfois il faut en faire mémoire. Et ne pas oublier non plus qu’une part de la foi est portée par ceux qui nous entourent, mais aussi par notre volonté.
Par votre musique, avez-vous l’intention de « convertir les cœurs » ?
Non, la musique ne convertit pas. C’est juste un outil pour témoigner, un outil pour aider à prier. Mais oui, elle ouvre le cœur à la prière ! La foi, elle est toujours transmise par des personnes, pas par la musique. Cela dit, j’ai déjà reçu des récits de miracles lors de mes concerts, qui sont aussi des temps de prières. Un jour, à la fin du spectacle, une femme m’a expliqué qu’elle était venue 4 ans auparavant, infiniment triste d’avoir subi plusieurs fausses couches. En écoutant une de mes chansons sur la fratrie de Sainte Thérèse, elle s’était sentie bouleversée : elle avait ressenti quelque chose de fort, s’était mise à pleurer, certaine alors d’être enceinte et que cet enfant allait rester. Et, en effet, ce jour-là, elle m’a présenté son fils ! J’ai entendu plusieurs histoires comme cela. Les personnes sont transformées par leur prière, et la musique les a aidées à prier. Et c’est en cela que la musique est formidable. Mais c’est d’abord la prière qui convertit, avant la musique.
Sortie du nouvel album de Gregory le 17 mars 2023.