« Déployons nos ailes » est le premier axe de notre démarche stratégique 2023-2028. Parmi les projets qu’il nous incite à développer, celui de l’hébergement est au cœur des réflexions. Découvrez le témoignage de Véronique Lévêque, directrice de la colocation solidaire des Captifs : Valgiros.
Véronique dirige Valgiros depuis plus de 4 ans. Ce Centre d’Hébergement de Stabilisation (CHS) ouvert en 2010 accueille 21 personnes de la rue et 9 jeunes professionnels ou en fin d’études. « L’idée de ce lieu est de favoriser la mixité sociale de personnes socialement insérées, et de personnes ayant connu la galère pour vivre ensemble, et de permettre aux personnes accueillies de se relever, et de se projeter vers un avenir et un logement pérenne dans les mois ou les années qui viennent… », explique-t-elle. Elle ajoute : « C’est pensé comme un centre de stabilisation, et donc une étape, mais c’est aussi un lieu de vie pour certains qui n’auront pas forcément de solutions adaptées à leurs besoins. On pourra alors les accueillir jusqu’à la fin de leur vie. Ce fut le cas de 2 de nos résidents en 2021. » Au quotidien, les missions de Véronique sont très diverses : administratives et liées aux ressources humaines avec l’accompagnement de l’équipe sociale.
Son rôle essentiel consiste à accompagner et soutenir les volontaires et les personnes accueillies, tout en veillant au bon fonctionnement du vivre-ensemble : « Ces 30 colocataires ne se sont pas choisis. Mon rôle est donc de faire en sorte que tout le monde s’entende bien, qu’il y ait une ambiance de famille, dans un cadre à la fois serein, chaleureux, et sécurisant. » Valgiros est au cœur du premier axe de la démarche « Déployons nos ailes » puisque, dans les différentes réunions qui ont permis de recueillir la parole des personnes – aussi bien accueillis, bénévoles, salariés, que personnes extérieures – est remonté le désir de voir se développer l’hébergement aux Captifs sur le modèle de la colocation solidaire. Aussi, puisque Valgiros a 12 ans aujourd’hui, que ce n’est plus un dispositif d’expérimentation, et que la colocation a fait ses preuves avec des sorties très positives, nous souhaitons permettre à plus de personnes d’en bénéficier. Véronique développe : « Nous savons que le centre répond réellement à des besoins de se resocialiser, de retrouver un rythme de vie, ou de se poser pour se soigner. » Elle complète : « Ces personnes cassées par les années de rue ont surtout besoin d’un cadre fraternel pour se reconstruire. Et malheureusement très peu d’hébergements à Paris proposent des conditions de vie comme à Valgiros qui favorisent cette fraternité indispensable à la reconstruction. » Dans cette logique de développement, les Captifs souhaitent créer un pôle hébergement qui regroupera à l’avenir, l’actuel Valgiros et 2 nouvelles colocations – en projet -. L’une à l’attention des femmes en sortie de rue ou de prostitution, et l’autre probablement pour des personnes vieillissantes, en perte d’autonomie, là encore en sortie de rue ou de prostitution. Plusieurs pistes sont envisagées. Ces projets devraient ouvrir leurs portes à partir de 2026. Le pôle comprendra aussi l’accompagnement d’Hiver Solidaire, œuvre du diocèse de Paris qui permet d’héberger les personnes de la rue au sein des paroisses pendant l’hiver, et dont les travailleurs sociaux sont salariés des Captifs.
Merci aux fondations Alter & Care, JM Bruneau et Notre Dame, et au Fonds Saint Christophe pour le soutien de ce projet.
Actu : Inauguration du nouveau jardin de Valgiros
Le 14 juin, la colocation solidaire a inauguré son nouveau jardin. Effectivement, les résidents ont la chance d’avoir un jardin au cœur du 15e arrondissement de Paris, seulement, ce dernier n’était pas tout à fait adapté aux besoins des colocataires et demandait un réaménagement.
Mathilde Tieleman, architecte paysagiste s’est donc proposée de repenser gracieusement le jardin de Valgiros pour lui apporter un renouveau. « Être dans un jardin, c’est retrouver la nature, notre maison commune. Un jardin c’est l’évocation de tout ce qui relie les humains : être environné de végétaux, les observer croître, entendre le bruit du vent dans les feuilles, le chant des oiseaux après la pluie, le bourdonnement d’une abeille, toutes ces sensations simples permettent à chacun de se sentir chez soi, car la nature est pour tous sans distinction. Il me semble que les personnes qui ont vécu des moments d’exclusion dans leur histoire ont besoin de trouver un jardin où être chez soi. Aussi, jardiner permet à chacun de prendre soin du vivant, d’accompagner les plantes en veillant à l’irrigation, la taille, le désherbage : tous ces gestes nécessitent de se projeter dans l’avenir et donnent peu à peu une forme au jardin. De plus, les belles rencontres que j’ai faites à Valgiros ont été pour moi source d’inspiration. Les résidents, avec leurs compétences multiples, et les bénévoles pleins d’énergie ont été déterminants pour lancer ce projet. Les chantiers participatifs ont été de vrais moments de partage où j’ai été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. », nous explique-t-elle. Depuis que le nouveau jardin est terminé, les résidents sont très enthousiastes, comme Arthur, personne accueillie, qui témoigne ainsi : « Le jardin, ça permet de nous retrouver, on va pouvoir prendre de bons déjeuners dehors au milieu des arbres. ».
Merci aux Fondations Masalina et Franck Giroud pour leur soutien à ce projet.
Valgiros recherche ses prochains résidents volontaires, découvrez encore davantage la colocation solidaire à travers ces témoignages en images et rejoignez-nous :