Le 20 juillet, l’association a accueilli son nouvel aumônier, le père Arnaud Bancon. Ce dernier est un habitué des Captifs, puisqu’il est curé sur une antenne.
Originaire de Charente-Maritime, le Père Arnaud Bancon est curé de la Paroisse de Saint-Leu Saint-Gilles (Paris, 1er) depuis 4 ans. Né dans une famille peu pratiquante, mais non hostile à la foi, sa vocation de prêtre est tardive. Il découvre la foi à l’âge de 20 ans, grâce à des amis formés à Montmartre, animés par une vie de prière riche et des missions d’évangélisation de rue. Il apprécie ce triptyque « formation théologique, prière et mission dans la rue auprès des personnes n’ayant pas la foi ». Etudiant en architecture, il entre au séminaire à l’âge de 30 ans à l’issue de ses études et de quelques années de vie professionnelle. Son goût pour l’esthétique compte beaucoup dans sa vie. Il participe ainsi à la Commission d’art relative à la construction d’édifices, à l’aménagement d’églises… Mais pour Arnaud Bancon, l’Eglise n’est pas seulement un musée mais un lieu de vie.
C’est lors de son affectation à Sainte-Jeanne-de-Chantal (Paris, 16e) qu’Arnaud Bancon découvre l’association Aux captifs, la libération, par le prisme des prières-rue. Ce temps-fort avec les personnes fragiles le marque beaucoup. C’est également l’occasion pour les paroissiens qui le souhaitent de venir prier avec des personnes souvent très différentes de celles qu’ils ont l’habitude de côtoyer. Pour Arnaud Bancon, c’est très beau. Il découvre « une fraternité dans la prière ; très typique des Captifs. »
Son affectation à Saint-Leu Saint-Gilles, paroisse partageant ses locaux avec les Captifs, lui permet de mieux appréhender l’action de l’association et notamment le travail social. C’est là qu’il vit de manière plus intensive le lien avec les pauvres.
Par ailleurs, ses différentes affectations entre tant que prêtre lui ont permis de découvrir l’opération Hiver Solidaire ; consistant pour les paroisses à ouvrir leurs portes pendant l’hiver aux personnes sans-abri. Il observe positivement une certaine inversion des rôles entre bénévoles et accueillis. Si les bénévoles viennent avec l’envie d’apporter leur aide aux pauvres, ceux-ci apportent souvent encore davantage aux bénévoles. Il observe de beaux liens humains se tisser dans le cadre de cette opération.
Arnaud Bancon est sensible au fait que de nombreuses personnes de la rue ont une vie de foi assez développée. Selon lui, il est rare qu’elles tournent le dos à la foi. Il arrive que certaines viennent le voir dans l’église de Saint-Leu Saint-Gilles pour lui demander le baptême. Il est parfois un peu déconcerté et ne sait pas toujours comment s’y prendre face à ces personnes qui ne rentrent pas « dans le moule » d’un accompagnement classique au baptême. « Ils représentent un visage d’Eglise à découvrir. » La prière-rue à Saint-Leu Saint-Gilles avec les femmes angolaises et nigérianes en situation de prostitution et qui se mettent à chanter des psaumes le touchent. Il trouve cela très beau. Saint-Paul disait « les pauvres sont nos maîtres ». Il y a là, selon le Père Bancon, une vérité. Les pauvres peuvent être nos guides spirituels.
Le questionnant sur le sujet, Arnaud Bancon me livre quelques-unes de ses appréhensions vis-à-vis de cette nouvelle mission d’aumônier… « Ce serait de passer à côté de quelque chose, de ne pas savoir lire les détresses qui ne sont pas formulées par les personnes. Néanmoins, à la lumière de mon expérience, il y a une facilité de dialogue avec les responsables d’antenne, une vraie franchise de leur part. » Le Père Bancon se réjouit de cette nouvelle mission qui lui a été confiée. Il sait aussi au regard des évènements de violence qui peuvent avoir lieu dans les antennes et qui peuvent choquer les travailleurs sociaux, l’importance de cette nouvelle responsabilité. Il sera cette oreille attentive pour nos travailleurs sociaux qui peuvent avoir besoin d’être écoutés et conseillés dans leur mission.
Ce qu’il trouve très beau chez les Captifs, c’est « le souci de l’autre, le regard valorisant et juste qui est posé sur les personnes rencontrées et accompagnées ; mais aussi la prise en compte de la dimension de la foi chez le plus pauvre. »
Enfin, pour lui, le questionnement des Captifs sur leur action, sur ce qu’ils font et ne font pas ; l’état des lieux réalisé il y a 2 ans, la réflexion menée sur l’avenir de l’association qui a abouti au plan stratégique 2028 est très belle et témoigne d’un dynamisme ainsi que d’une bonne santé spirituelle et intellectuelle de l’association.