Quel chemin professionnel vous a amenée à prendre la tête de la Fondation Notre Dame en 2022 ?
Après vingt ans passés à financer des grands projets industriels en Europe, j’ai souhaité prendre une orientation professionnelle différente. Ce tournant prolonge surtout une série d’engagements associatifs forts depuis l’adolescence. Pragmatique et ancrée dans le concret, je suis heureuse d’avoir contribué à la réalisation de ces infrastructures d’utilité publique. Mais je souhaitais toucher plus directement mes contemporains.
Ainsi, je me suis intéressée un temps au financement du vieillissement et de la perte d’autonomie, avant de rejoindre la Fédération VMEH (Visite des Malades en Établissements Hospitaliers et des résidents en EHPAD). Ce mouvement est issu des œuvres des saints Vincent de Paul et Louise de Marillac. J’ai été Secrétaire Générale de la Fédération et Présidente de l’association des Hauts-de-Seine, un bénévolat à plein temps pendant près d’une année qui m’a permis de mûrir ma réflexion et d’éprouver ma motivation sur le terrain.
C’est à ce moment que j’ai été contactée par le diocèse de Paris pour prendre en charge l’ensemble de ses ressources financières, la Fondation Notre Dame mais aussi le denier et les libéralités.
Quels sont vos premiers émerveillements ?
Je suis très touchée par l’engagement des équipes de salariés et de bénévoles, leur professionnalisme ainsi que par la simplicité qui se dégage. Notre Fondation vit grâce à la générosité du public et nous cherchons à avoir, au quotidien, l’action la plus juste possible. Depuis mon arrivée, j’ai compris ce que le discernement, dans nos actions, signifie réellement.
Quelle impression avez-vous eue sur l’action des Captifs ?
Je connaissais Thierry des Lauriers avant de rejoindre la Fondation Notre Dame et suis admirative, depuis longtemps, de l’action des équipes de salariés et de bénévoles des Captifs.
La rencontre « à mains nues » des personnes à la rue est précieuse, surtout dans notre société qui semble parfois indifférente à la misère humaine. L’attention et l’écoute que vous portez avec le cœur aux plus fragiles favorisent une action et un accueil de qualité, visibles lors des échanges et des visites terrain avec la Fondation. Avec le temps, certains peuvent se reconstruire et regagner en autonomie. Le programme Marcel Olivier d’accompagnement de la consommation d’alcool, particulièrement encourageant, illustre le travail innovant mené par vos équipes en ce sens.