En 2014, un Français sur huit en France est seul contre dix en 2010*. Les personnes considérées comme isolées sont celles qui n’ont pas ou peu de relations au sein de cinq réseaux distincts : réseau familial, professionnel, amical, affinitaire, et de voisinage. Un tiers des Français accède à un seul de ces réseaux. Cette situation d’exclusion potentielle touche particulièrement les inactifs, les bas revenus, et les moins de 40 ans, elle les fragilise sans qu’ils en aient conscience. Un simple évènement – une difficulté familiale, une perte d’emploi ou de logement – peut provoquer une rupture de vie. Dans un contexte de crise économique, le nombre de personnes pauvres ne cesse d’augmenter. Ce sont les premières à se retrouver sans lien social et souvent de privées de leurs droits.
Rencontrer, accompagner, révéler… pour sortir de l’isolement
La lutte contre l’isolement social est un des fondements de l’association Aux Captifs la libération. « Aller vers toutes les personnes qui vivent dans la rue, « les mains nues », envoyés par l’Eglise depuis nos paroisses d’implantation, là où elles sont !» telle était la volonté initiale de Patrick Giros.
Cet “aller-vers’’ est la source de notre action. Considérant que les exclus sont des personnes à rencontrer avant d’envisager un projet de réinsertion, il s’agit dans un premier temps de tisser une relation interpersonnelle authentique pour trouver un territoire commun. C’est ce que font, jour et nuit, les binômes des tournées de rue. Ecouter, parler, instaurer la réciprocité pour se faire accepter et créer une relation égalitaire à l’intérieur de laquelle ils se sentent reconnus et aimés.
L’accompagnement des Captifs est centré sur la Personne prise comme un Tout, se fondant ainsi sur l’anthropologie chrétienne qui a pour vocation d’unifier et de vivifier inséparablement le corps, l’âme et l’esprit : cela constitue son principe régulateur. Une Personne ne se réduit donc pas à l’ensemble des problèmes dont elle pâtit : elle recèle aussi des capacités à révéler et régénérer.
Point de rencontre entre trois mondes – la rue, la société et l’Église – l’association crée une interaction communautaire qui rend visible la situation des personnes de la rue. Ainsi, les habitants du quartier et les parisiens, le diocèse de Paris, les pouvoirs publics se trouvent à la fois acteurs et bénéficiaires d’une révélation qui va contribuer à les sortir de l’isolement.
Car présentes aux regards de tous, elles révèlent les échecs de notre société et questionnent notre rapport à l’argent, au sexe, au pouvoir, à la consommation tout comme elles interpellent sur le rôle et la responsabilité des communautés paroissiales. En mettant au cœur de son action l’amour d’autrui porté par une charité chrétienne, les Captifs témoignent d’une Eglise proche de leur réalité et révèle une espérance sociétale et spirituelle.
*Etude Fondation de France (Juillet 2014)
Pour en savoir plus sur l’exclusion sociale :